Il faisait plutôt froid à trois heures du matin dans les grands couloirs vides. Je pris soin d’installer une microalarme à radiofréquence en face de la porte du bureau, cachée dans un extincteur. Si quelqu’un passait dans son rayon invisible, un bip d’alarme sonnerait dans mon oreillette. Ce gadget était capital pour couvrir mes arrières dans les missions « solo ».
Crocheter l'entrée fut un jeu d’enfant. Pourtant, je découvrais au dos de la porte un complexe mécanisme de bois et de métal. De la serrure partaient des roues et des engrenages qui couvraient toute la surface de la porte. Je souriais en me disant que le professeur Borrow avait pour le moins un temps de retard en matière de technologie. En actionnant l’interrupteur, je découvris une pièce bien plus grande que celle à laquelle je m’attendais. J’étais dans une sorte d’atelier avec de longs plans de travail jonchés d’outils et de mécanismes. Contre un mur, un scaphandre de cuivre aux yeux globuleux m’impressionna. Plus loin se tenaient des armures en écailles sombres. J’étais incapable de dater ces armures, ni même de donner leur provenance. D’où ces fichues armures pouvaient–elle venir ?
- Ce bourreau de professeur ne me dit rien qui vaille.
Je sursautais comme un gamin pris la main dans le sac de bonbons. Émilie, en fuseau noir, tenait ma microalarme du bout des doigts.
- Mais qu’est ce que tu fais là ?
- Je suis une vilaine curieuse, comme toi ! me répondit-elle.
- Écoute ce n’est pas prudent de venir ici. Il se passe des choses bizarres. Retourne au …
Une armure en écaille se mit à bouger, coupant net notre échange.